Interview


Dans quelles circonstances as-tu commencé à écrire ?
J’ai vu des parents humilier leurs enfants sur la plage ; ils les frappaient devant tout le monde. Pour punir sa fille de 14 ans, le père, furieux, l’a entraînée vers le large, comme s’il voulait la noyer. Cette scène m’a été insupportable ; ça été plus fort que moi, je suis allée secourir cette pauvre gosse qui tremblait de peur… Je suis une rebelle.

Te souviens-tu de la personne qui a commencé à lire ce que tu écrivais ?
L’un de mes deux parents ou, plus vraisemblablement, les deux ; ils ont lu mon journal intime. Je ne l’ai plus jamais retrouvé.

Quel est ton processus créatif ? Que se passe-t-il avant que tu ne te mettes à écrire ?
Je pars avec une idée que je laisse grandir et, lorsqu’elle prend toute la place dans ma tête, juste avant qu’elle n’explose, je me mets à taper au kilomètre. C’est une écriture automatique, en quelque sorte !

Quels écrivains admires-tu le plus ?
Je ne choisis pas mes auteurs ; en général, ce sont les livres qui viennent à moi et le hasard fait souvent bien les choses ; je n’adhère pas à une doctrine particulière mais j’opte dans les divers systèmes, pour les opinions qui me paraissent les plus justes. Je lis de nombreux auteurs pour me faire une idée de leurs pensées, mais j’ai un faible pour Jean d’Ormesson, Archibald Joseph Cronin, né comme moi le 19 juillet. J’aime bien Bernard Werber, Paulo Coelho, Haruki Murakami, Don Miguel Ruiz, pour son approche de l’amour. J’ai lu de grands contemporains comme Proust. Il faut juste que l’histoire accroche mon âme avant la page 51.

Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
Pour ma famille et mes amis, pour ceux qui m’aiment, et les autres. J’écris pour montrer à mes lecteurs une forme possible d’exutoire, de thérapie qui, je l’affirme, rend plus heureux et en tout cas, attire de belles choses. Je n’écris pas pour la gloire. Mais si elle survient, j’aviserai, et j’en serais heureuse pour mon éditeur : Assyelle, ma maison d’édition, consciencieuse et très professionnelle, que je remercie encore au passage.

Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Oui, bien sûr, mon mari, qui lit et relit avec moi, avant de soumettre mon projet à Assyelle. Il ne peut y avoir plus digne de confiance que lui, car il m’aime autant que je l’aime.

T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs, etc ?
Absolument pas. Je ne vois pas pourquoi je le ferais, puisque j’écris par plaisir, sans me mettre la pression !

Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
Je tape à la vitesse de ma pensée, ce qui est bien utile. Je lis, relis,et re-relis indéfiniment. C’en est usant. Puis je passe le relais à mon éditeur et dans un immense élan de complicité, nous attaquons les 50 % du travail restant à faire, pour publier.

Tu as donc publié deux livres en deux ans ? Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Une nouvelle idée a germé, qui est indispensable à l’aboutissement des deux autres. Elle est en relation avec la mort de mon père, survenue le 21 décembre 2015. Après, je passerai à autre chose.

T’intéresses-tu aux rentrées littéraires ?
Oui, pour savoir quels sont les auteurs en vogue.

As-tu participé à des concours ?
Oui. Je me suis inscrite au prix Fondcombe organisé par Didier Hallépée pour la septième fois. J’ai été primée vice-finaliste en 2014, à la sortie de mon livre. Cent huit ouvrages avaient été retenus pour ce prix.

Trouves-tu parfois l’inspiration pour des nouvelles, textes ou romans dans les écrits des autres ?
Surtout pas ! Je ne me laisse pas influencer. J’écris avec mon cœur, de façon naturelle. Je me suis inspirée d’histoires vraies jusqu’à présent. Le quatrième livre sera étranger à ma vie.

Lis-tu beaucoup ?
Je lis environ 5 à 7 livres par mois. Il m’arrive d’en lire plusieurs en même temps.

Quels sont tes livres cultes ?
Je vénère les grands sages et j’ai aimé les livres qui traitaient de spiritualité (Allan Kardec, Jean Prieur). Don Miguel Ruiz a mis les cordes à mon violon avec les accords toltèques. Je me suis forgé mes propres convictions selon mes attirances profondes, celles qui résonnent en moi. Je possède une montagne de livres qui traitent de PNL, de pseudoscience, de médecines parallèles ; je suis abonnée à la revue Nexus.
Luc Fraisse est sur ma table de chevet. Il pourrait bien me conquérir. Je vais m’attaquer, avec ce grand monsieur, à ce qui résonne le plus en moi : L’Éclectisme philosophique. Il a d’ailleurs écrit un livre qui s’intitule : L’éclectisme philosophique de Marcel Proust. Cela tombe bien, j’aime Marcel Proust, même s’il construisait des phrases à n’en plus finir.


Es-tu une multi-passionnée ?
Oh oui… Il me faudrait 48 h dans une journée…

Quelles sont tes autres passions ?
Je peins, je couds, je fais de la généalogie, je chante, et j’en passe… Je crois qu’il s’agit d’une maladie. Mais je ne pourrais pas me passer de lire ou d'écrire.

Lorsque tu écris, te sens-tu raccordée à un sujet de préférence ? Lequel ?
Je suis très famille. J’aime les sagas familiales, les histoires anciennes. J’aime y placer une intrigue.

As-tu d’autres projets d’écriture ?
Oui, je l’ai expliqué plus haut. Je termine mon troisième livre, ainsi qu’une nouvelle (une histoire qui tourne autour de la généalogie), et ensuite je passerai à autre chose : un roman inspiré d’une histoire vraie mais qui ne me touche pas profondément. Il s’agira d’entrer dans la peau de nouveaux personnages.

Un dernier mot, Léa ?
Le but de ma vie est de toujours avancer vers la lumière, sachant que je suis éphémère. Je veux partager mon énergie et mon amour ; je voudrais sentir le monde aussi heureux que moi. Finalement, c’est la raison pour laquelle j’écris.

Propos recueillis par Phil TERVAL

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